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La répétition qui tient lieu de vérité ...

La répétition qui tient lieu de vérité ...

Que croire ? De quoi douter ?  Dans son roman dystopique, « Brave new world » (le meilleur des mondes, en Français)  Aldous Huxley nous propose une réflexion sur le monde futur … et cette réflexion date d’il y a 90 ans !

Comme souvent, une citation extraite de son contexte déforme le sens initial de celle-ci, mais ce qui m’a frappé, est la permanence de la pertinence de celle-ci au fil des 100 dernières années.

Huxley a imaginé une société reposant sur 5 castes prédéfinies et socialement hiérarchisées, chaque bébé étant – dès l’état embryonnaire – prédestiné physiologiquement (notamment par dosage de l’oxygène qu’il reçoit) à appartenir à l’une ce celles-ci. Mais cette prédestination est finalisée par une éducation orientée.

Et « 62 400 répétitions font une vérité » analyse ainsi Bernard Marx, l’un des héros majeurs du roman. Et il devient de plus en plus difficile de mettre en doute ce qui est avalisé comme "vérité" par - presque - tout le monde, même si chaque individu pris séparément n'a aucune légitimité à valider ladite vérité.

Une autre caractéristique de cette société imaginée par A.Huxley est la communauté. L’individu est totalement nié au profit de la seule communauté … et surtout de la caste dirigeante. Pour ce faire, les prénoms sont limités à 2.000, ce qui permet une indifférenciation des individus. Le libre arbitre est considéré comme un ennemi du bonheur, et le « matraquage » de la pensée unique tient lieu d’information …

Bien sûr, les choses ne sont pas aussi radicales dans notre monde - encore que certaines sociétés y  tendent  – mais la lucidité quant à celui dans lequel nous vivons est indispensable au libre arbitre, qui nous permet de ne pas sombrer dans ce somnambulisme collectif.

L’une des caractéristiques de notre monde actuel est la répétition – pour ne pas dire le tsunami – d’informations, qui noient complètement le public sous un déluge provoquant l’oubli presque immédiat de l’information précédente.

En ce compris les plus scandaleuses et les plus incroyables.

Le scandale du Watergate en 72, qui avait précipité la chute de Nixon en 74 , n’aurait probablement aujourd’hui aucun retentissement, dans la mesure où il serait noyé dans un flot  hallucinant d'informations diluant l’attention tous azimuts, ce qui amène à ne plus s’intéresser à rien et s’inquiéter de tout (et n’importe quoi) en se résignant à cette sensation d’impuissance qui amène à adhérer par lassitude à ce qui a été le plus répété... et suivre le flux de la masse, non plus de la pensée éclairée, mais d'une sorte de somnambulisme

Le doute sain envers ce qui semble évident, pourrait (devrait ?)  pourtant être le pied dans la porte de la certitude ... ensommeillée.

La conscience de « ce qui est » et la lucidité quant à « la nature actuelle de ce qui est » sont deux  capacités relevant des intentions de l'entraînement à la pleine conscience.

Authors

Jacques Splaingaire

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