« Avec un bulldozer fonctionnant à l’hydrogène on peut aussi raser la forêt amazonienne, on aura réduit la production de Co2, mais on aura quand même rasé la forêt »
Aurélien Barreau
J’ai choisi cette phrase, parce qu’elle illustre à merveille la connexion entre la conscience et la lucidité. Et cette connexion est largement altérée par les processus de focalisation, qui amènent tant de militants sincères (quel que soit leur domaine de militantisme) à parfois amener des résultats pires que ce qu’ils désirent combattre.
En effet, plus nous nous focalisons sur une chose, plus nous diminuons nos capacités de conscience de l’existence d’autres choses. Or, presque tout interagit, dans tous les domaines. La conscience consiste donc en une perception globale des choses, et la lucidité consiste en une perception aussi claire que possible des interactions possibles entre toutes choses.
Si nous sommes obsédés par la réduction d’émissions de Co2, aussi louable soit le combat, cette obsession occulte les potentiels dégâts induits par le remplacement d’une stratégie par l’autre. En effet, vouloir supprimer une chose est rarement suffisant à résoudre un problème. La nature a horreur du vide et il convient d'envisager la pertinence de nos choix de remplacement ... ou d'anticiper les potentiels remplacements non prévus.
Le réchauffement climatique est un problème, l'écologie environnementale en est un autre. Les deux sont corrélés et il y a même sans doute des mécanismes de causalité entre les deux ...
Tout doit être pris en compte, la conscience de l'existence de tout, et la lucidité des corrélations et causalités.
Ce n’est presque jamais « ou / ou », mais bien « et / et » pour en déduire une vision équilibrée.
Et ceci dans tous les domaines et à tous les niveaux. C'est le cas de l’écologie, de l’environnement, de la politique … comme du contenu de notre assiette et de l’éducation de nos enfants.