Un groupe est rarement homogène, la variété d’individus le composant étant d’autant plus importante que ce groupe l’est. Cependant l’appartenance à un groupe de pensée relève fréquemment de l’adhésion à une idée porté par quelques individus, sans trop nous inquiéter de la multitude d’autres caractéristiques dont nous négligeons de nous préoccuper.

Ce fait, nous l’acceptons assez aisément pour ce qui concerne le groupe auquel nous appartenons. Nous reconnaissons aisément la variété d’opinions, d’avis, de compétences, d’origines des gens qui constituent notre groupe …

A contrario, « les autres » sont très souvent associés à un seul stéréotype qui permet de le définir. Et assez fréquemment il est alors défini de manière péjorative, ce qui permet de le déshumaniser et donc de l’accuser de tous les maux. Le groupe devient alors « criminel » ou encore « fou », ou « monstrueux » ou « stupide » ou encore « irresponsable », en fonction de la personnalité ou d’une opinion des « porte drapeau » de ce groupe.

Nous n’avons dès lors plus besoin d’écouter ce que disent les uns ou les autres, leur simple appartenance à cet exogroupe suffisant à disqualifier tout propos … Et si cet exogroupe est minoritaire, il devient très aisé d’en faire le bouc émissaire de nos propres errements …

Pourtant, « Ecoute ce que tes adversaires disent, car tu n’apprends rien de ceux qui sont déjà d’accord avec toi » (Sun Tzu)

Cette phrase, frappée au coin du bon sens est trop souvent oubliée…

Il conviendrait davantage de nous préoccuper du fait qu’il y a rarement deux groupes, que l’exogroupe est presque toujours aussi varié que le nôtre, et que les similitudes d’opinion avec des membres de l’exogroupe sont parfois plus nombreuses qu’avec ceux de notre propre groupe …

La pleine conscience, notamment de par sa culture du doute, nous aide à écouter - parfois prioritairement - ce avec quoi nous n'étions pas d'accord.